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menues, ou de les faire travailler à des ouvrages fins, comme tapisseries à petits points, broderies délicates, découpures ; mais c’est de quoi il faut bien se garder ; ce seroit le moyen d’augmenter le mal.

Pour ce qui est de la lecture, le moins qu’on y peut appliquer les enfans louches, c’est le mieux. J’en ai vû qui apprenant à lire à trois ans & à quatre ans, devenoient encore plus louches, & dont on a redressé parfaitement la vûë, en discontinuant pendant ce temps-là de les faire lire. Qu’un enfant sçache lire un an ou deux plus tard qu’il ne feroit ; le mal n’est pas grand, & ce mal si c’en est un, est-il comparable avec celui dont on fait courir le risque à un enfant, qui est d’être louche toute sa vie ?

Le second moyen qu’on doit employer, c’est de faire pendant plusieurs jours, matin & soir, environ l’espace d’un quart d’heure chaque fois, contempler à l’enfant louche, ses propres yeux dans un miroir ; avec cette précaution que chaque œil, ne contemple que celui qui lui répond dans le miroir ; c’est-à-dire, que le droit ne regarde que le droit, & que le gauche ne regarde que de gauche. Ce petit assujettisse-