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même. On n’a de plus, qu’à regarder de près & avec attention, les yeux de quelqu’un ; même les siens si l’on veut, dans un miroir ; on verra qu’en remuant la paupiere supérieure, l’inférieure remuë aussi. L’Anatomie au reste apprend que ce sont les mêmes muscles, les mêmes fibres qui exécutent les mouvemens dont il s’agit. Or ces muscles & ces fibres ne peuvent gouverner ici la paupiere inférieure, à cause de l’humidité surabondante qui la pénétre ; il s’ensuit que pour lui rendre son mouvement, la raffermir, & l’empêcher de tomber davantage, il faut d’abord recourir à des hydragogues, c’est-à-dire à des remedes qui évacuent les sérosités dominantes, & ensuite employer les astringens & les fortifians.

Pour remplir la premiere indication, on purgera de tems en tems avec la poudre cornachine, dont on proportionnera la dose à l’âge de la personne. Un demi gros dans un boüillion est la dose ordinaire ; mais aux enfans on la diminuë à proportion. Le vésicatoire à la nuque, conviendra aussi. Un petit morceau de racine de Thymelœa est un très-bon vésicatoire dans cette occasion : il tire une très-grande quantité de sérosités, sans causer de douleur ; on le fait tenir à la