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lui touchent le pied pour lui marquer comme elle le doit tourner pour bien marcher, &c. Quoi de plus capable de perdre une fille ? »

Telles sont les raisons que cet Auteur allegue pour décrier la danse.

Il consent toutefois que les gens de qualité fassent apprendre à leurs enfans, soit garçons ou filles, à marcher de bonne grâce & à salüer ; mais il n’y consent qu’à condition qu’on se passera pour cela de l’art de la danse, qu’il appelle un Art diabolique dans toutes les circonstances. Il n’excepte rien.

Comment donc ces gens de qualité s’y prendront-ils ? Voici l’expédient qu’il leur propose là-dessus : « Un pere & une mere, dit-il, ou, en leur absence, un oncle, une tante, un frere, une sœur, une gouvernante, peuvent, sans avoir recours à des étrangers, instruire suffisamment les enfans sur ces choses, en sorte qu’ils se puissent tirer avec bienséance & avec honneur des occasions où une nécessité raisonnable les engage. »

Cet Auteur a l’imagination vive, comme on voit. Nous ne croyons pas que son discours ait besoin de réfutation.