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les les ont toujours en dedans. On appelle ces gens-là des cagneux ; vice commun sur-tout dans le sexe, qui devroit cependant l’éviter avec plus de soin, rien ne donnant une idée plus dégoutante de la personne que cette négligence. D’autres affectent si fort de tourner les pieds en dehors, qu’ils se rendent ridicules par-là. Ce vice est ordinaire à bien des gens de Province.

Quant aux personnes qui par paresse, s’accoutument à porter les pieds en dedans, cette difformité leur devient à la longue, si naturelle, qu’on a presque autant de peine à les en corriger que si elle venoit d’accident, ou de naissance. C’est aux parens à prevenir le coup. Mais si malgré leurs soins & leurs avertissemens, ils voyent que la jeune personne se néglige trop là-dessus, il faut qu’ils fassent faire de ces marchepieds de bois, si en usage chez les Religieuses pour leurs jeunes Pensionnaires, dans lesquels il y a deux enfoncemens séparés, pour y mettre les pieds, & où ces deux enfoncemens sont creusés & figurés de maniere que chaque pied y étant engagé est nécessairement tourné en dehors. L’enfant se servira de ce marchepied toutes les fois qu’il sera assis.