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ne fait presque point souffrir l’enfant ; mais si le doigt est osseux, la ligature n’y sert de rien & il vaut mieux alors le laisser, que d’en venir à le couper, comme font quelques Chirurgiens, cette operation pouvant causer la mort à l’enfant.

Au lieu d’un poulce surnumeraire, il arrive quelquefois que celui que l’on a, en vaut plusieurs par sa grosseur, tel qu’étoit celui de l’Empereur Maximin qui se servoit du brasselet de l’impératrice sa femme comme d’un anneau pour orner ce doigt[1]. Quand un enfant vient au monde avec un poulce si gros, il vaudroit mieux que le doigt fût double, que d’être si énorme en grosseur, pourvu que le surnumeraire fût sans os, parce qu’on pourroit, comme nous avons dit, le retrancher par la ligature, au lieu que la substance de deux étant ainsi réduite en une, on ne sçauroit en retrancher le surplus, sans recourir à une opération dangereuse. Tout ce qu’on peut faire dans une telle occasion, c’est d’environner le

  1. Caïus-Julius Maximin.

    Vid. Thom. Bartholin. de Armillis Veterum.