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& pourroient devenir comme ceux des mains des ouvriers dans lesquelles ils n’occupent pas seulement la surpeau, mais gagnent quelquefois jusqu’à la peau même, ce qui les rendroit permanens & d’une difficile guerison ; ensorte qu’une jeune personne courroit risque d’avoir pendant les plus belles années de sa vie, le dedans de la main, sinon plein de durillons, du moins dur & calleux, ce qui ne laisse pas d’être un grand désagrément dans les personnes hors du commun.

Le moyen de dissiper les durillons des mains, lorsqu’ils ne sont pas bien invétérés, & que la personne est jeune, c’est de tremper souvent les mains dans du boüillon de tripes. Quelques-uns conseillent d’enlever d’abord par petites lames ces durillons avec un rasoir, ou avec un couteau bien trenchant ; mais c’est ce qu’il ne faut faire qu’avec de grandes précautions, ou plutôt ce qu’il ne faut jamais tenter, parce qu’il en peut arriver de fâcheux inconvéniens, pour peu qu’on aille trop avant. D’ailleurs quand le durillon est ainsi coupé, il recroît souvent comme l’ongle, & jusqu’au point quelquefois de devenir comme de la véritable corne.