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Rudesse des mains, Herissement, Gersure.

La rudesse de la peau des mains consiste dans l’inégalité & la dureté de cette peau, qui, au lieu d’être douce & flexible, est au contraire cœneuse & hérissée : On ne s’étonne point que des manœuvres ayent ainsi les mains, ce n’est pas même une difformité chez eux ; mais c’en est une considérable parmi les personnes d’une certaine condition. Elle vient en ceux-ci de plusieurs causes différentes ; ou de ce qu’il manque à la peau, un certain suc balsamique que la nature a coutume d’y entretenir, & qui doit servir à la nourrir, ou de ce qu’il exhale de cette peau, une sérosité âcre & mordante qui en rompt la tissure, & la rend raboteuse ; ou de ce qu’on expose trop souvent ses mains à l’air froid, ce qui en racornit les pores ; ou de ce qu’on se les lave avec de l’eau trop froide ou trop chaude, ce qui produit le même effet ; ou de ce que, pour les nétoyer à fond on les frotte avec de l’eau de savon ; ou enfin de ce qu’on les employe de tems en tems, à quel-