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à autre pour la dessécher également. La bouillie faite de cette farine, outre qu’elle est bien plûtôt cuire, a une bien meilleure qualité que la bouillie ordinaire, qui étant faite avec de la farine cruë, est nécessairement plus pesante, & plus visqueuse ; parce qu’il n’est pas possible de donner alors à cette farine, la cuisson requise, sans consumer la meilleure partie du lait ; en sorte qu’il n’en reste plus que la substance la plus terrestre ; ce qui rend la bouillie très-rebelle à l’action foible de l’estomac d’un enfant.

Il faut, outre cela, que le lait dont on fait la bouillie de l’enfant, soit le plus récemment trait de la vache, qu’il est possible. Le lait contient en soi des esprits balsamiques extrêmement subtils, qui s’évaporent quand il est long-tems gardé. Ces esprits par conséquent sont une essence précieuse qu’on ne sçauroit trop ménager pour les enfans. Il en est de cette substance salutaire, comme des eaux minerales, qui, lorsqu’il y a long-tems qu’on les a tirées de leur sources, perdent presque toutes leurs vertus par la dissipation qui se fait des esprits qu’elles renfermoient.

Toutes ces précautions sont absolu-