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corps. Son genie ne va pas plus loin. Mais un génie au-dessus du commun, pense que si Cupidon est un enfant, c’est aussi un Dieu ; un Dieu qui ne croît plus, dont par conséquent les membres doivent être aussi formés que ceux d’un homme fait. Tel étoit le Sculpteur qui a travaillé à cet ouvrage. Il a fait son Cupidon dans cet esprit, & les yeux en sont charmés, parce qu’ils voyent en petit, un corps d’homme parfaitement bien formé ; car ni l’Appollon ni l’Antinoüs, ne sont point des corps plus réguliers, ni plus parfaits. Le Cupidon est à leur égard, ce qu’un ouvrage de mignature est à l’égard d’une grande peinture à l’huile[1]. »

L’auteur avance, comme on voit, que dans les enfans, les bras & les jambes ont plus de grosseur, moins de longueur que dans les personnes faites. Or, puisque Cupidon est un enfant, le Sculpteur devoit donc le réprésenter comme tel, & non comme un homme fait. La raison qu’on

  1. Monumens de Rome. pag. 344. in-12.