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peau, comme un verre laisse voir les choses qui sont dessous.

La peau est toute semée de petits poils presque imperceptibles, & est percée d’une infinité de pores par lesquels sortent les sueurs, & se fait l’insensible transpiration. Le hale épaissit l’Epiderme, le rend moins transparent, & lui donne une couleur rousse, qui s’en va par le moyen d’un peu d’eau & de verjus, ou d’un peu d’eau & de vinaigre, pourvu qu’on n’ait pas été un tems considérable au grand air ; car ceux qui passent leur vie au Soleil, comme les gens de la campagne, contractent une couleur bazanée, que rien ne peut corriger.

L’Epiderme est parsemé de lignes parallèles, qui entrecoupées par d’autres, laissent plusieurs espaces de figure rhomboïde, comme on le peut voir par le moyen de ces miroirs caves, qui grossissent les objets. Dans les intersections de ces lignes, paroît un pore avec un poil qui y est planté ; lorsque ces pores se trouvent resserrés par le froid extérieur, ou par quelque frisson, ils s’élèvent sur la peau, & la rendent comme celle de poules.