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Voici le dernier trait de leur écrit ; ce trait consiste en une leçon importante écoutons-là. « Nous devons, disent-ils, quelque leçon au grave & ignorant personnage qui s’est affiché dans le Mercure, comme pacificateur entre nous & les Médecins. La réponse que nous faisons à M. Santeul, lui apprendra d’avance, que les loix de la subordination nous permettent de nous défendre, c’est-à-dire, que nous sommes en droit de nous élever contre les Ecrits indécens des Médecins, ou pour mieux dire, contre les libelles injurieux[1] où ils nous prodiguent obligeamment les

  1. Qu’on lise les douze lettres que ces Chirurgiens viennent de donner en un volume, on verra s’il y eut jamais libelles plus dignes d’être flétris. Ils n’ont osé y mettre leurs noms, non plus qu’à leurs autres ouvrages, ni n’ont pu obtenir aucune permission du Magistrat, soit verbale ou autre, pour les faire imprimer tête levée. Tout est clandestin chez eux : tout se fait dans les ténébres : Qui male agit, odit lucem. Je me souviens là-dessus, de ce qu’écrit un Auteur dont je vous ai oui parler avec éloge, & qui est en effet fort goûté du public, sçavoir que : dire des injures anonymes à celui contre qui l’on écrit, c’est se cacher derriere un buisson pour lui tirer un coup de pistolet, ce qui est la derniere ressource des lâches, & des gens sans honneur.