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l’endroit de Moliere, où l’on en étoit resté. On lui fit là-dessus, le plus d’excuses que l’on pût pour le calmer ; mais cela ne servit de rien, il se retira peu content.

Ce n’est pas là que j’en veux demeurer, mon cher Eudoxe, voici quelque chose d’un autre genre : Je vous dirai que lorsque dans son écrit, notre Auteur parle des muscles incisifs, canins, zygomatiques, buccinateurs, triangulaires, quarrez, il le fait en supposant que ces muscles contribuent à l’action de tetter ; & il se trompe. L’action de succer s’exécute en retirant la langue ou en baissant la mâchoire inférieure, les lévres étant convenablement fermées, & l’ouverture de la bouche étant appliquée autour de ce que l’on succe, soit mammelon soit tuyau, ou appliquée sur la surface de quelque corps mol ou liquide, si ce n’est ni mammelon, ni tuyau, ni aucune chose de figure approchante. Or cela s’accomplit, sans qu’aucun autre muscle que l’orbiculaire, paroisse y avoir part.

Voilà ce qu’un Médecin ose soutenir à un Chirurgien, & à un Chirurgien de S. Côme. Ceci, comme vous voyez, mon cher Eudoxe, est d’un autre genre que la moue de l’enfant.