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de n’y en point afficher ; tant de gens, (toute petite qu’elle est, puisqu’elle n’a que vingt pages, ainsi que je viens de vous le dire,) y ont part, à ce que je sçai, qu’il n’eût pas été possible d’y arborer un nom particulier d’Auteur, sans blesser l’exacte vérité, & sans exciter là dessus bien des jalousies. De nommer aussi tous ceux qui y ont travaillé, cela auroit eu d’autres inconveniens ; on les a évité tous également, en ne nommant personne. Il ne faut donc point demander, mon cher Eudoxe, qui est l’Auteur de ce Mémoire. Quoique la piece n’ait que vingt pages, aucun de ceux qui y ont mis la main, ne pourroit se tirer honnêtement d’une telle question, qu’en répondant, Nous sommes sans nombre.

Un Auteur que vous avez connu[1], a avancé autrefois une pareille chose, à l’égard d’un ouvrage, qui ne le méritoit pas si bien que celui-ci ; & il a de plus, employé pour cela, une comparaison qui me paroît trop forte : Il seroit inutile, dit-il, de demander à notre critique, qui il est, puisqu’il ne sçauroit satisfaire sincerement à cette demande, qu’en -

  1. L’Abbé de Saint Réal, De la Critique.