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Grand est le nombre des auteurs qui ont écrit sur la rage, des veilles qu’ils ont vouées à la solution de ce problème profond, complexe, désespérant !

Et cependant, comme en dépit des efforts de toute sorte tentés dans ce but depuis des siècles par les pionniers de la science, c’est à peine si quelques pâles lueurs auroréales commencent à poindre au fond de cette nuit confuse ! si, à l’heure qu’il est, semble se soulever un coin de l’épais voile de ténèbres qui couvre de cette question presque toutes les faces : causes, siège, nature, traitement de la rage spontanée, dont le développement chez le chien a été nié par les uns, soutenu ou admis par d’autres en plus grand nombre.

Qui oserait contester la rage communiquée, aujourd’hui que fourmillent les preuves de sa transmission par inoculation entre individus de l’espèce canine, et de celle-ci à toutes les espèces placées au degré supérieur de l’échelle animale ? De ce qu’on aura journellement, pour ainsi dire, l’occasion de la voir se manifester, s’en suit-il qu’il faille se refuser à croire à son origine spontanée ? À ce sens elle serait, non pas contemporaine de la création, mais vieille comme le monde aussi ancien que Dieu, que l’éternité et, sans origine comme les espèces qu’elle frappe, elle poursuivrait à travers les temps sa course comme elles, se