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mais nul symptôme de rage ne fut saisi sur aucun d’eux. De cette expérimentation, pourrait-il découler une conclusion, convaincante ? — Oui, si elle avait été faite dans un milieu saturé au préalable de produits résultant de la décomposition putride.

Si la faim, lorsqu’elle n’est que passagère, prédispose bien faiblement le chien à contracter la rage, il n’est pas impossible qu’il en soit tout autrement d’une alimentation insuffisante durant un laps de temps très long : alors l’organisme se trouve débilité de longue main, condition qui le prédispose on ne peut plus à contracter toutes sortes de maladies, les fonctions des organes absorbants étant à leur summum d’exaltation.

Quant à la soif, son action doit être de bien peu d’importance ; elle laisse supposer les systèmes digestif et circulatoire dans un état voisin de celui de leur réplétion : l’absorption par les surfaces en rapport avec l’air est peu active ; celle des boissons ou des aliments en putréfaction par la surface digestive est également ralentie, ce qui donne à la salive, à la bile, aux sucs gastrique, pancréatique, intestinaux un temps beaucoup plus long pour les décomposer, et partant pour empêcher de se produire les fâcheux effets qui pourraient être la conséquence de la pénétration presque immédiate dans la circulation des principes délétères renfermés dans les matières ingérées.


Influence du refroidissement nocturne.

Pendant les nuits sereines de l’été, le sol se refroidit rapidement par le rayonnement nocturne ; les couches d’air