Page:Andrieu - Essai sur l’étiologie et le traitement de la rage spontanée.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas troubler la sueur, et le virus rabique en est la dernière conséquence.

S’il arrivait qu’un jour on fut fondé à considérer la rage comme une affection puisant la plupart de ses causes aux mêmes sources que les fièvres périodiques, de même que pour celles-ci, il faudrait alors croire à la possibilité de sa production en dehors de tout intermédiaire ; car une personne retirée dans le plus complet isolement ne paraît pas être plus à l’abri des fièvres intermittentes qu’une autre forcée à vivre en compagnie d’un grand nombre de ses semblables.

Quand un régiment ou une armée vont établir leur campement dans le voisinage d’un lieu marécageux, pendant l’époque des chaleurs, les fièvres paludéennes éclatent bientôt sur un certain nombre de personnes, qui est toujours très inférieur au nombre de celles que l’effluve épargne. Là, les mêmes causes extérieures agissent indifféremment sur tous les individus placés dans leur limite d’action ; et pourtant, bien que leur action s’étende à tous les organismes renfermés dans la limite où elle s’exerce, elles sont impuissantes à produire leurs effets sur eux tous.

C’est que ces causes se trouvent aux prises avec des organismes différemment prédisposés, préparés par d’autres causes, les uns à se laisser influencer d’avantage, les autres à opposer plus de résistance aux agents pathogéniques qui les entourent.

Lorsque la rage fait son apparition dans un endroit, les chiens affectés sont en bien plus petit nombre que ceux qu’elle épargne, et peut-être cela, pour les raisons invoquées tout à l’heure, au sujet des fièvres paludéennes.

Une forte tension électrique de l’atmosphère, imprimant