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LES NOCES CHYMIQUES

Ceux qui avaient été plus légers que les poids deux et cinq, seraient dévêtus et marqués d’un, de deux ou de plusieurs stigmates suivant qu’ils avaient été plus ou moins lourds.

Ceux qui avaient été soulevés par les poids six et sept et non par les autres, seraient traités avec moins de rigueur.

Et ainsi de suite ; pour chacune des combinaisons une peine particulière était édictée. Il serait trop long de les énumérer toutes.

Les modestes, qui hier avaient renoncé à l’épreuve de leur plein gré seraient délivrés sans aucune punition.

Enfin, les fourbes qui n’avaient pu contrebalancer un seul poids seraient punis de mort par l’épée, la corde, l’eau ou les verges, suivant leurs crimes ; et l’exécution de cette sentence aurait lieu irrévocablement pour l’exemple des autres.

Alors notre vierge rompit le bâton ; puis la seconde vierge, celle qui avait lu la sentence, sonna de sa trompette et, s’approchant du rideau blanc ; fit une profonde révérence.

Je ne puis omettre, ici, de révéler au lecteur, une particularité relative au nombre des prisonniers : Ceux qui pesaient un poids étaient au nombre de sept ; ceux qui en pesaient deux, au nombre de vingt et un ; pour trois poids il y en avait trente-cinq ; pour quatre, trente-cinq ; pour cinq, vingt et un ; et pour six, sept. Mais pour le poids sept, il n’y en avait qu’un seul qui avait été soulevé avec peine ; c’était celui que j’avais délivré ; ceux qui avaient été soulevés aisément étaient en grand nombre. Ceux qui avaient laissé descendre tous les poids à terre étaient moins nombreux.

Et c’est ainsi que j’ai pu les compter et les noter soigneusement sur ma tablette tandis qu’ils se présentaient un à un. Or, chose étrange, tous ceux qui avaient pesé quelque chose étaient dans des conditions différentes.