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XX
LES NOCES CHYMIQUES

Arndt était le chef. On sait que ce dernier avait commencé la réaction contre la Réforme en cherchant à ranimer la vie religieuse[1].

C’est alors que V. Andréae, loin des soucis et des agitations du dehors, dans le calme et le recueillement fit paraître, de 1616 à 1619, nombre d’ouvrages, soit sous son nom, soit sous un pseudonyme.

Sous le pseudonyme de Andréa de Valentia, il donna : Le Tourbillon ou l’esprit divaguant péniblement et vainement à travers tous les sujets, comédie satirique dans laquelle il raille la mêlée confuse des savants de l’époque[2]. Sous celui de Florentius de Valentia, c’est l’Invitation à la Fraternité du Christ [appelée] la Rose fleurie[3]. Il engage ses amis à travailler dans l’union, à la pratique d’une vie chrétienne, à mener une existence plus simple, renoncer au luxe et au plaisir, à pratiquer l’amour fraternel et la prière en commun[4].

V. Andréae publia sous son nom : Menippe, miroir des vanités de nos contemporains[5]. Cette satire vise le défaut de toutes les conditions sociales. Elle se compose de cent dialogues écrits avec une vivacité, un esprit digne des colloques d’Érasme.

  1. Jean Arndt naquit à Ballenstadt, dans le duché d’Anhalt, en 1555, et mourut à Zell en 1621. D’abord étudiant en médecine, puis théologien. Persécuté pour ses doctrines qu’il avait puisé chez les mystiques catholiques, il se retira à Eisleben, où Georges, duc de Lunebourg, lui donna en 1611, la surintendance des églises de son duché. Son principal ouvrage : Du vrai Christianisme fut traduit en latin, Londres 1708, 2 vol. in-8 et en français par Samuel de Beauval, Amsterdam, 1723, in-8. On dit que L. Cl. de saint Martin puisa dans cette œuvre la substance de ses sublimes méditations. J. Arndt fut aussi un alchimiste (voir sa lettre dans le tome III de l’ouvrage de Christian Hoburg : Theologia Mystica, Francfort, 1656, et son explication de l’Amphithéâtre de l’Éternel Sapience, dans De Igne Magorum, de H. Khunrath, Leipzig, 1783). Enfin Arndt était au mieux avec Chr. Hirsch, l’ami de V. Andréae, et tous deux demeuraient à Eisleben (Saxe).
  2. Turbo, sive moleste et frustra per cuncta divagans ingenium. Helicone, justa Parnassum, 1616, in-12.
  3. Invitatio ad Fraternitatem Christi Rosa Florescens Argentorati, 1617, in-18.
  4. Une seconde partie de l’Invitatio parue en 1618.
  5. Menippus, sive dialogorum satyricor. Centuria inanitatem nostratium Speculum. Helicone, Juxta Parnassum. 1617, in-12.