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pour t’avoir tout à moi, il fallait absolument que je divorce…

— Pourquoi ?

— Pour que tu m’épouses parbleu !… Edgard et toi me devez bien cela…

Gustave ne répondit pas. Comme ce silence inquiétait Gaby, elle se jeta amoureusement contre lui :

— Oh ! mon chéri… mon chéri… Ne refuses pas ? Penses à tout ce que j’ai fait par amour pour toi !… Je ne veux pas que tu en aimes une autre… Non je ne veux pas, jamais !…

Et Gaby se fit si tentante, que Gustave promit tout ce qu’elle voulut.

Il fit mieux que de promettre, et il est certain que si leur voisin de chambre avait eu, comme Anatole Delaperche, un discours à préparer, il n’eut pas moins été dérangé que le pauvre chef de bureau, lequel, pour le moment, gémissait sur la malchance qui s’était acharnée après lui…

Gustave et Gaby, égoïstement heureux, ne songeaient même plus à Edgard, lorsque celui-ci arriva brusquement chez eux le lendemain matin.

— Je me suis échappé une minute, dit-il… pour venir vous serrer la main, et vous remercier… car je suis en mission officielle…

— Pas possible !

— Oui, c’est moi qui ai été désigné…

— Pour remplacer Delaperche ? reprit Gaby.

— Ah ! Ah ! Vous vous rappelez son nom aujourd’hui…

— Je vous crois ! C’était le mien encore il y a trois jours…

— Comment ?