Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 44 —

Le vénérable abbé… voisin de chambre d’Anatole… était le premier sur les lieux du drame. Il cherchait quelqu’un… lorsqu’il aperçut l’épouse du chef de bureau s’agitant et poussant des cris stridents.

Et Gustave ne put s’empêcher de faire cette réflexion :

— Quel besoin a donc Gaby de se mettre dans cet état.

Néanmoins, il s’approcha et lui tapa dans les mains pour la faire revenir à elle…

Bientôt tous les locataires de l’étage furent sur les lieux du drame ; Mme Delaperche s’agitait, criant son infortune conjugale.

— Mon mari… C’est mon mari… avec la bonne de l’hôtel !… C’est une infamie… en mission officielle… Il déshonore la République !

Le patron de l’hôtel était lui-même arrivé…

Et Nicéphore Polyphème ne fut pas moins surpris que Gustave en reconnaissant dans la femme légitime d’Anatole Delaperche la soi-disant nièce que le curé lui avait fait engager la veille comme servante.

— Eh bien… quoi ! ma petite… qu’est-ce que vous avez ? Est-ce que vous devenez folle ?…

Mais Gaby, alias Mme Delaperche, le prit de très haut :

— Folle… dit-elle… Folle !… Vous-pourriez me parler autrement et ne pas me confondre avec vos boniches qui débauchent les hommes mariés.

L’hôtelier n’en revenait pas ; il n’y comprit plus rien du tout lorsque son employé lui prenant le bras, lui dit :

— C’est Mme Delaperche !… Elle est mal tombée !…

On pense qu’elle était mal tombée !…