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mais le ton sur lequel elle fut dite convainquit complètement l’employé qui déclara :

— C’est au troisième étage, chambre 28…

— Conduisez-moi…

— Attendez ! Je vais appeler la servante de l’étage.

Mais il eut beau sonner au troisième. La bonne ne répondit pas…

— C’est étrange ! fit l’employé. Pourtant elles sont deux ce soir, puisqu’il y a la nièce du curé…

Mme Delaperche s’impatientait :

— Enfin, dit-elle, si vous ne voulez pas me conduire, je vais monter toute seule. C’est au troisième, dites-vous…

— Oui, madame… je vous accompagne…

Et tous deux gravirent l’escalier, Mme Delaperche, très pressée, montait même deux marches à la fois… Elle avait évidemment hâte de surprendre son époux et de lui faire la scène qu’elle avait dû préparer depuis son départ de la capitale le matin même.

« Mon mari m’attend ». Ah ! certes, non, Delaperche n’attendait pas son épouse… Il était même loin de penser à elle ; il ne pensait même plus au discours qu’il devait prononcer à l’inauguration du Congrès des Fabricants de moteurs à soufflets…

Pour le moment, il était tout entier aux charmes de la jeune Ernestine, laquelle se prêtait à toutes les fantaisies de son nouvel amant au point même qu’elle en oubliait de sonner, pour appeler Gaby… suivant leurs conventions…

Elle y pensa au moment même que Mme Delaperche arrivait sur le palier… suivi de l’employé préposé au bureau d’entrée…

— Justement, fit ce dernier, M. Delaperche appelle…