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Pourtant l’un d’eux s’écria :

— Si, là… à côté du nombril… il y a une main de singe avec une touffe de poil… Regardez… comme une envie !…

Tous se penchèrent sur le signe minuscule qui pouvait être tout ce qu’on voulait… même une main de singe.

Mais ce petit détail suffit à affermir la conviction des savants et Valentin Troubelot conclut :

« Je l’avais toujours pensé, dit, écrit… et ce sera la conclusion de mon mémoire : Si un enfant naïssait d’un singe et d’une femme, ce serait la race supérieure intellectuellement qui l’emporterait : cet enfant serait un être humain et n’aurait rien ou presque rien du singe… L’évènement m’a donné raison ».

Le fils d’Amélie, d’autre part, fut reconnu immédiatement par Alfred Camus, dont il devint l’héritier unique, si bien que ce nouveau-né trouvait dans son berceau une fortune provenant d’un père plus que sexagénaire qui n’était certes pour rien dans sa procréation, une autre fortune provenant d’un singe qui n’avait rien fait non plus pour le mettre au monde, tandis qu’il ne recevait aucun don du véritable auteur de ses jours.

Gustave en fit la remarque à son ami Gaston :

— Au moins, lui dit-il, toi, quand tu fais des bâtards, on ne peut pas dire que tu les mets dans la misère. Voilà un gaillard qui pourra remercier plus tard, son père d’avoir fait le singe pour qu’il vienne sur la terre !

FIN

imprimerie spéciale des éditions prima. — 33.640.