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Quant à M. Anatole Samuel, il se leva, et, lui, qui au moins pouvait parler, interrogea :

— Que se passe-t-il ?… Madame Amélie ne veut plus de Loulou ?

— Non, dit Gustave, elle ne veut plus de Loulou.

En même temps, il s’approcha de son ami et lui prenant le bras, il lui dit tout bas :

— Le moment est venu !… Tiens-toi bien surtout…

IL ajoutait tout haut :

— Madame ne veut plus de Loulou, parce que Loulou lui a fait quelque chose qu’une femme ne peut pas pardonner à un singe…

— Quoi donc ? demanda le naturaliste.

— Il lui a fait un enfant !…

Mais cette fois, Gaston n’eut pas la force de se retenir, et il laissa échapper une exclamation :

— Un enfant !… s’écria-t-il… un enfant |

Un cri lui répondit.

— Mon Dieu ! Je deviens folle !… Je deviens folle ! J’ai cru entendre le singe parler…

C’était Amélie qui ne pouvait croire à la vraissemblance de cette parole, sortie de la bouche de Loulou !…

Mais une émotion plus forte lui était réservée…

Et devant ce qu’elle vit, elle resta stupéfaite :

D’un geste brusque, le singe enleva sa tête !…

Il enleva sa tête… et elle reconnut le visage de Gaston, qui se précipita vers elle, lui disant :

— Pardonnez-moi !… Pardonnez-moi !

— Allons bon ! Voilà qu’il fait des bêtises ! dit Gustave.

Et Gisèle s’écria :

— Prenez garde ! Vous allez lui faire faire une fausse couche !

Mais Amélie ne fit pas de fausse couche.

Elle écarquillait les yeux, comprenant vaguement la mystification dont elle était l’objet :

— Comment, dit-elle… C’était vous le singe ! C’était vous !

— Oui, c’était moi.

— Depuis le commencement ?

— Depuis le premier jour !… Ne m’en veuillez pas !…