Page:Andre-Chermy-Amour de Singe-1924.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 53 —

Cependant, tandis que Joko réintégrait sa cage, Gaston et Amélie goûtaient à nouveau les joies de l’amour partagé…

La jeune femme avait fait à « son singe chéri » tout un discours, lui disant :

— Pauvre Loulou aimé ! Je te retrouve enfin !… Crois-tu, ce vilain gorille qu’on m’avait envoyé à ta place. C’est qu’il était méchant comme tout !…

Le « Loulou aimé » était inquiet. Il aurait bien voulu savoir s’il ne s’était rien passé entre sa maîtresse et le vrai singe.

Hélas ! Il ne pouvait le lui demander… puisqu’il lui était interdit de parler. Il en avait bien envie pourtant et il allait se faire reconnaître et dénoncer la supercherie, lorsque Amélie prit les devants :

— Mais rassure-toi, va… Je ne t’ai pas trompé avec lui… Tu n’as pas de raisons d’être jaloux, mon beau singe à moi… Il me répugnait, ton remplaçant !…

Gaston poussa un soupir et fit entendre un grognement, seule façon qu’il eut de manifester sa satisfaction.

— Comme il est gentil ! fit Amélie… On dirait qu’il me comprend ! Ah ! Loulou… je suis folle de toi…

L’homme-singe, pour la remercier, resserra son étreinte, et se penchant sur la jeune femme, il la mordit doucement à l’épaule… chose qui lui était permise à présent, grâce au mécanisme combiné par Anatole Samuel.

— Tu me mords… Oh ! Comme ça me fait plaisir, Recommence un peu pour voir !

Il recommença… Et, ainsi que la première fois, Amélie se donna à lui avec une fougue et une passion qu’augmentaient encore l’aventure du vrai singe et l’émotion qu’elle avait éprouvée.

ix

Conséquence naturelle, mais imprévue.


Il avait été convenu entre Gaston et M. Anatole Samuel que celui-ci reviendrait le chercher chez sa maîtresse pour le reconduire chez lui.

Le naturaliste se présenta donc dans la journée au domicile de la jeune femme pour réclamer Loulou :