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vii

M. Valentin Troubelot poursuit son idée


Le lendemain, Gaston était encore chez lui, lorsqu’on frappa vers neuf heures du matin à sa porte.

Il se demandait qui venait lui rendre visite, à cette heure et ne fut pas peu étonné de se trouver en présence de M. Anatole Samuel, qui était, on se le rappelle, le naturaliste chargé d’empailler les sujets du professeur Valentin Troubelot.

— Tiens, dit-il… Monsieur Samuel ? Qu’y a-t-il pour votre service ?

Le bonhomme mit un doigt sur ses lèvres :

— Chut ! fit-il. J’ai des choses très graves à vous dire.

— Lesquelles donc ?…

— Patientez un peu. D’abord, je vous rapporte la peau de singe.

— Elle est déjà prête.

— Oui… Vous pouvez l’essayer tout de suite… mais dépêchez-vous.

— Est-ce donc si pressé ?

— C’est très urgent.

Gaston s’introduisit dans la dépouille du chimpanzé. Il fit fonctionner la tête, le mécanisme jouait dans la perfection.

— Là, dit Anatole Samuel, c’est parfait !…

Gaston se disposait à enlever son costume simiesque.

— Non, fit le visiteur. Restez en singe !

— Mais… je n’en ai que faire à cette heure.

— Restez en singe, vous dis-je. Et écoutez-moi.

« Cette dame, pour qui vous faites le chimpanzé, s’appelle bien Mme Amélie Derieux ?…

— Oui… Qui vous l’a dit ?

— Le professeur lui-même… Il sera chez elle dans une heure.

— Comment ?… Que va-t-il lui dire ?…

— Laissez-moi parler… Il n’y a encore rien de fait… J’ai le temps de vous mettre au courant.

Et Anatole Samuel raconta à Gaston la diabolique machination du vieux savant.