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« Enfin, consolez-vous, belle dame, après-demain je vous ramènerai Loulou, un Loulou bien gentil et bien obéissant, dont vous pourrez faire tout ce que vous voudrez, et qui ne se sauvera plus des maisons, ni par les fenêtres, ni par les cheminées.

— Ce qui m’ennuie le plus, déclara encore Amélie, c’est qu’il va me falloir attendre deux jours avant de le revoir… Je vais m’ennuyer mortellement pendant ces deux journées-là.

« Enfin, il faut me résigner… puisqu’il est malade !

Et Amélie prit congé, en recommandant à Gustave de lui donner des nouvelles et de lui amener Loulou dès qu’il serait rétabli.

— Je suis désespérée, dit la jeune femme en partant.

Lorsque les deux jeunes gens furent seuls avec Gisèle, celle-ci dit à Gaston :

— Tous mes compliments ! Il paraît que vous avez été très brillant ?

Mais Gaston n’était pas de bonne humeur. Il répondit d’un ton bourru :

— Ne plaisantez pas, je vous en prie… Ne vous moquez pas de moi…

— Je ne me moque pas. Je crois que vous avez réussi ; Amélie est amoureuse de vous à la folie…

— Ce n’est pas de moi qu’elle est amoureuse, c’est du singe ! Et je n’en suis pas flatté…

— C’est à vous de savoir vous y prendre pour que l’amour donné au singe vous revienne finalement à vous !…

« Si vous saviez ce qu’elle m’a dit…

— Que vous a-t-elle dit ? demanda vivement Gaston…

— Vous allez être trop fier… Elle a dit que jamais aucun homme ne lui avait procuré pareille sensation…

— Parce qu’elle croyait avoir affaire au chimpanzé… C’est l’illusion.

— Plaignez-vous donc… Vous êtes déjà un beau donneur d’illusions. Sans compter que vous en avez profité, et, qu’elle le veuille ou non, Amélie a été votre maîtresse.

— Oui… mais elle n’a pas l’air de s’en douter. C’est à peine si elle faisait attention à moi tout à l’heure.

— Aie de la patience, dit Gustave. Elle se lassera bien un jour de Loulou, et tu pourras redevenir toi-même. Je suis