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— Au moins, à la bonne heure, toi, tu es un vrai singe, comme j’en voulais un ! Tu n’es pas trop petit, toi… Je vais pouvoir me donner toutes les illusions dont j’ai rêvé… Loulou ! regarde-moi… Fais voir tes yeux de singe… On dirait presque des yeux humains !…

« Dire qu’il y a des gens qui prétendent que les singes sont laids. Moi, je ne trouve pas…

Elle lui prit doucement la main :

— Passe ton bras autour de ma taille et serre-moi contre toi…

Gaston se laissait faire. Il s’essayait de temps en temps à pousser un grognement, et se contenait avec peine pour ne pas parler.

Il prenait sa revanche en serrant contre lui Amélie qui se renversait sur le corps velu, répétant :

— Oh ! quelle sensation j’éprouve !… C’est pourtant vrai que je suis amoureuse.

« Et toi… es-tu amoureux de moi, dis ?

Pour un peu, Gaston allait crier un « oui » qui eût tout compromis. Il se retint heureusement, et manifesta son amour seulement en serrant plus fort le beau corps de femme qui s’offrait ainsi à lui…

Amélie était ravie.

— On dirait qu’il me comprend ! pensait-elle…

Ils arrivaient.

La jeune femme introduisit son étrange compagnon dans le logis qu’elle avait aménagé à son intention :

— Monsieur Loulou ! Vous voilà chez vous, lui dit-elle. Trouvez-vous le logis à votre goût ?

Gaston ne répondit pas… et pour cause… Il regardait autour de lui, tâchant de se donner « des airs de singe ». Et il alla tout de suite s’asseoir sur le lit, pensant qu’un chimpanzé ne ferait pas autrement.

— Déjà sur le lit ! fit Amélie en riant. Espêce de beau vilain singe !… Vous êtes paresseux… Regardez-moi un peu…

Elle avait enlevé son chapeau et ses gants :

— Singe adoré à moi, lui dit-elle… Crois-tu que tu vas être heureux, dis… Le crois-tu ?… Tu ne t’en doutes pas…

Que si, qu’il s’en doutait… Mais il lui était impossible de le