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— Bah ! répondit Gustave, ne t’en inquiète pas… il n’est pas encore remis de son aventure.

Gisèle ne s’en inquiéta pas. D’ailleurs Gisèle n’avait pas de passion amoureuse pour son singe. Elle préférait les joies sensuelles qu’elle goûtait entre les bras de son amant, et elle fut bientôt couchée dans le lit à côté de Gustave…

Un instant après, les deux jeunes gens s’aimaient sans plus se soucier de la présence de Bijou. Ils étaient en pleine folie amoureuse, lorsqu’un petit cri plaintif se fit entendre… Revenu à lui, Gustave tourna le commutateur pour faire de la lumière. Alors ils virent le singe, assis devant le lit et qui les regardait… Il avait un air triste qui les surprit.

— Bijou, appela Gisèle…

Mais, au lieu de venir, Bijou s’alla cacher dans un coin, d’où il ne voulait plus sortir. Bijou, encore une fois, était jaloux… Mais il n’osait pas troubler les épanchements de Gisèle ; il comprenait qu’elle ne lui en avait pas donné le droit. Peut-être, après tout, pensait-il de son côté, à la brune Amélie !

iii

Un chimpanzé d’occasion.


Le professeur Valentin Troubelot était plongé dans une étude captivante sur les différentes variétés de la faune africaine lorsque sa gouvernante vint le prévenir qu’un jeune homme, un étudiant, demandait à le voir :

— Il ne fallait pas dire que j’étais là, dit l’éminent zoologiste… Il ne le fallait pas. Vous savez bien que je ne veux pas être dérangé quand je travaille.

— Je sais bien, Monsieur, mais ce jeune homme a tellement, tellement insisté !

— Comment s’appelle-t-il ?

— Gaston Raboulet. Il dit qu’il est un de vos élèves et a une très importante communication à vous faire…

— Le diable l’emporte !… Mais puisqu’il est là, qu’il entre !