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— C’est une amie qui me l’a confié. Il n’est pas méchant du tout…

— Il n’est pas méchant !… Tu le dis… mais il n’en a pas l’air.

— Bijou, fit Amélie, dis bonjour au Monsieur !…

Mais Bijou ne voulait rien entendre. Et chaque fois qu’Alfred s’approchait, il se dressait menaçant vers son rival…

— Il faut l’enfermer !… s’écria Alfred.

Et appelant la femme de chambre, il lui dit :

— Emmenez donc cet animal…

— Voyons, mon ami, implora Amélie, puisque je te dis qu’il n’est pas méchant. Il va être sage maintenant. N’est-ce pas, Bijou !

Mais Alfred n’était pas rassuré :

— Il pourrait me mordre !… Tu sais, la morsure d’un singe, c’est quelquefois mortel… C’est arrivé à un roi…

Amélie comprit qu’il ne fallait pas mécontenter son ami :

— C’est parce qu’il ne te connaît pas encore… dit-elle… Tu vois, Bijou… ce que c’est que de ne pas être convenable… Tu vas être enfermé…

— À moins qu’on ne le reporte tout de suite à cette amie à qui il appartient, proposa Alfred.

Amélie se dit qu’après tout, c’était provisoirement la meilleure solution. Elle en serait quitte pour demander à Gisèle de lui prêter son singe une autre fois.

Elle poussa un soupir et confia Bijou à la femme de chambre avec mission de le reconduire chez son amie. Ce ne fut pas sans peine ; le petit singe se débattait tant qu’il pouvait ; il ne voulait pas abandonner la femme qui savait si bien le caresser et il roulait des yeux furibonds vers Alfred.

Pourtant il dut se soumettre et abandonner le terrain à son rival.

Ledit rival n’était pas très content.

— Par exemple ! dit-il. En voilà une aventure. Ton amie aurait mieux fait de garder son animal. J’espère que tu ne le ramèneras plus ici… D’abord, le singe, c’est une bête qui me dégoûte !…

— Si tu lui fais peur, parbleu !