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NOUVELLES

fants, trois fillettes. Les blessés étaient encore plus nombreux.

Obéissant à une étrange curiosité, angoissante et irrésistible, et malgré les instances de son entourage, il était allé voir les morts, entassés dans le hangar des pompes à feu, à côté du commissariat de police. Évidemment il n’aurait pas dû y aller, mais, pareil à celui qui a tiré un coup de feu imprudent et sans but, il avait besoin de rattraper la balle, de la saisir de ses mains, il lui semblait qu’en allant regarder les victimes, il y aurait quelque chose de transformé et d’amélioré.

Il faisait sombre et frais, dans le long hangar ; les cadavres étaient alignés en deux rangées régulières, recouverts d’une toile goudronnée grise, comme pour une exposition ; sans doute, on s’était préparé à la visite du gouverneur, et on avait disposé les morts de la façon la plus correcte, épaule contre épaule, visages vers le ciel. La toile recouvrait la partie supérieure du corps et la tête ; les pieds seuls étaient visibles, comme pour faciliter le compte, des pieds immobiles, les uns chaussés de bottines ou de souliers éculés, déchirés, les autres nus et sales, étran-