pleurent les enfants de la ville, maigres et épuisés — il se mit à crier plus fort qu’un paysan doué d’une voix de stentor, il commença à se rouler par terre, comme les hommes ivres sur le boulevard. Sa petite main décharnée frappait la main de sa mère, le sol et tout ce qu’elle rencontrait. »
Le lendemain matin Petka s’en est retourné à Moscou. Il a repris sa place dans la boutique empestée du barbier. De nouveau retentit le cri saccadé du patron ou des garçons : « Apprenti, de l’eau ! » suivi d’un murmure menaçant : « Attends, tu verras ! » si l’enfant somnolent répand de l’eau ou comprend mal les ordres.
« Et pendant la nuit, à l’endroit où couchent côte à côte Nicolka et Petka, une petite voix faible et agitée murmure : elle parle de la campagne, de choses qui n’existent pas, que personne n’a jamais vues ni entendues !… »
Il y a quelques années, Andréief publia une courte nouvelle : la Marseillaise, véritable petit chef-d’œuvre dont voici l’analyse succincte.
Dans un bagne russe sont entassés plusieurs condamnés politiques, jeunes étudiants pour la plupart. Parmi eux, se trouve un garçon maladif,