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IV

L’hôpital était aux confins de la ville, là où commençait la campagne : Sazonka se mit à errer. Les champs que nul arbre, nulle construction ne gênaient, s’étendaient librement ; le vent semblait en être la respiration tiède et libre. Sazonka prit un sentier, tourna à gauche et alla droit à la rivière, franchissant les jachères et les chaumes. Par endroits la terre était encore mouillée, et ses talons y creusaient de petits creux sombres.

Arrivé sur la berge, Sazonka se coucha dans une cavité tapissée d’herbe où l’air était immobile et chaud comme dans une bâche et il ferma les yeux. Telle une onde tiède et rouge, les rayons du soleil