— Il y avait là un petit garçon, Sénista. Il s’appelle Sénista Eroféiévitch. Voilà, à cet endroit-là… et Sazonka désigna du doigt le lit vide.
— Il valait mieux vous informer en bas, et ne pas entrer comme ça dans la salle… dit l’infirmière avec rudesse.
— Il était là, dans ce lit, répéta Sazonka, pâlissant peu à peu.
— Il est mort, votre Sénista ; il est mort, vous dis-je !
— Ah ! c’est comme ça, fit Sazonka avec un étonnement poli ; il devint si pâle que les taches de rousseur s’assombrirent comme de l’encre sur ses joues. Et quand cela ?
— Hier soir après vêpres.
— Puis-je… commença Sazonka en hésitant.
— Pourquoi pas ? répondit l’infirmière avec indifférence. Demandez où est la salle mortuaire, on vous la montrera. Ne vous frappez pas ! Il était bien malade, trop débile pour vivre…
La langue de Sazonka demanda le chemin poliment, ses jambes le portèrent avec fermeté à l’endroit indiqué, mais ses yeux ne voyaient rien. Il ne reprit l’usage de la vue que lorsque ses