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II

Pâques approchait et il y avait tant à faire chez le tailleur que Sazonka n’arriva qu’une fois à se griser, et à moitié seulement, un dimanche soir. Pendant toute la longue et lumineuse journée de printemps, depuis le chant du coq jusqu’à la nuit, il était resté assis sur les tréteaux près de la fenêtre, les jambes croisées sous lui, à la turque, les sourcils froncés, sifflotant avec mécontentement. Le matin, la fenêtre se trouvait dans l’ombre et le froid pénétrait par les fissures ; mais, vers midi, le soleil s’annonçait par une étroite bande jaune dans laquelle la poussière jouait en points lumineux. Une demi-heure plus