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LE CADEAU

I

— Tu viendras bien sûr ! demanda Sénista pour la troisième fois, et pour la troisième fois, Sazonka lui répondit avec vivacité :

— Je viendrai, je viendrai, n’aie pas peur. Il ne manquerait plus que cela, que je ne vienne pas ! Bien sûr, je viendrai !

Et de nouveau ils se turent. Couché tout de son long, Sénista avait remonté jusqu’au menton la grise couverture d’hôpital ; il regardait fixement Sazonka ; il aurait voulu que celui-ci ne s’en allât pas encore et qu’il lui confirmât une fois de plus du regard la promesse de ne pas l’abandonner à la solitude, à la maladie, à la peur. Sazonka, lui,