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PRÉFACE

peinture que j’aimais depuis mon enfance ; je faisais des portraits sur commande au prix de 5 à 10 roubles pièces… »

En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andréief s’inscrivit au barreau de Moscou. Mais, ne réussissant pas à se créer une clientèle, il passa quelque temps à écrire des chroniques judiciaires pour un grand journal.

Enfin deux nouvelles étrangement impressionnantes : le Silence et C’était…, publiées par une grande revue de Saint-Pétersbourg imposèrent son nom à l’attention clu monde lettré. La critique en parla longuement. Dès lors, son parti était pris : il se voua entièrement à la littérature.


Il convient d’examiner d’un peu près ces œuvres de début.

Le héros du Silence est un prêtre, entêté dans ses préjugés, sorte d’Hercule autoritaire et rude, le père Ignaty. Devant son air rébarbatif tout tremble. Seule sa fille, Véra, son enfant unique, ne se plie pas à sa volonté. Elle poursuit ses études à Saint-Pétersbourg contre le gré de son père. Revenue à la maison paternelle, elle reste triste et silencieuse. Des journées entières,