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NOUVELLES

verait, froide, aiguë, brillante et calme, un sentiment de ce genre. Les femmes attendaient tranquillement, sans hésiter un seul instant, sans douter ; leur attente remplissait l’air que tous, le gouverneur comme les autres, respiraient. Elles étaient naïves. Si une porte claquait n’importe où, si quelqu’un courait dans la rue en faisant du bruit, elles sortaient vite, tête nue, presque satisfaites :

— Il est tué ?

— Non. C’est Senka qui va chercher de l’eau-de-vie.

Le calme renaissait jusqu’à un nouveau son, à un nouveau bruit de pas dans la rue déserte. Quand le gouverneur passait en voiture, les femmes le regardaient avidement derrière les rideaux, puis, ensuite, elles retournaient à leur fourneau ; elles ne s’étaient pas étonnées de ce que le gouverneur, toujours accompagné de gardes à cheval, se fût, tout à coup, mis à sortir seul, sans escorte ; telle la hache qui, si elle pouvait sentir, ne s’étonnerait pas de voir le cou nu. C’est dans l’ordre que le cou soit nu. De tous ces fils sombres, elles tissèrent une belle lé-