Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pour voler, tu as tué ; et tu ne veux pas être pendu !

— Je ne veux pas ! répliqua Ianson.

— Au lieu de dire des bêtises, tu ferais mieux de disposer de ce que tu possèdes ; tu dois bien avoir quelque chose !

— Il n’a rien du tout ! Une chemise et des pantalons ! Et une casquette de fourrure !

Ce fut ainsi que le temps passa jusqu’au jeudi. Et le jeudi à minuit, un grand nombre de gens pénétrèrent dans la cellule de Ianson ; un monsieur avec des épaulettes de drap lui dit :

— Préparez-vous ! Il faut partir !

Toujours avec la même lenteur et la même indolence, Ianson se revêtit de ce qu’il possédait et noua autour de son cou la cravate sale. Tout en le regardant s’habiller, le monsieur aux épaulettes, qui fumait une cigarette, dit à l’un des assistants :

— Comme il fait chaud aujourd’hui ! C’est le printemps !

Les yeux de Ianson se fermèrent ; il s’as-