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LA VIE D’UN POPE

nuage tout en lambeaux, d’un gris plombé, émerger derrière l’arbre, plonger dans l’église des yeux vides, et ramper lentement vers la croix.

La lecture des psaumes se poursuivait, et les vieilles paroles amères semblaient trembler maintenant entre les lèvres frémissantes du vieillard :

— « … Où sont les imaginations du monde et ses passions éphémères ? Où sont l’or et l’argent, et la multitude des esclaves et les rumeurs de la gloire ? Tout cela n’est plus que poussière et que cendre ! »

À ce moment, tous remarquèrent l’obscurité croissante et se tournèrent vers les fenêtres.

Derrière l’érable, le ciel était tout noir ; les feuilles de l’arbre avaient pâli, et leur stupeur peureuse n’avait plus rien d’amical ni de réconfortant.

À l’autel, le père Vassili officiait avec calme, et la noirceur de son vêtement sacer-