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lance de la police, se rassembleraient à une heure de l’après-midi près du perron, et attendraient la sortie du ministre. C’est là que les criminels seraient arrêtés.

— Pardon ? interrompit le ministre surpris. Comment savent-ils que j’irai présenter mon rapport à une heure de l’après-midi, alors que je n’en suis informé moi-même que depuis deux jours ?

Le commandant du corps de défense eut un vague geste d’ignorance :

— À une heure de l’après-midi, Excellence !

Étonné et en même temps satisfait de l’habileté avec laquelle la police avait conduit l’affaire, le ministre hocha la tête ; un sourire dédaigneux parut sur ses grosses lèvres cramoisies ; il fit rapidement tous les préparatifs nécessaires pour aller passer la nuit dans un autre palais, afin de ne gêner en rien les policiers.

Tant que les lumières brillèrent dans cette nouvelle résidence, tant que ses familiers lui exprimèrent leur indignation et s’agitèrent