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LA VIE D’UN POPE

meurtris, va frapper de la tête contre les murs ; et sa folie lui donne une telle force, que Nastia et le père Vassili ne peuvent en venir à bout, et qu’il faut appeler à l’aide la cuisinière et un ouvrier.

À quatre, ils parviennent à la maîtriser, lui lient les mains avec des serviettes, et la portent sur son lit, où seul, le père Vassili resta auprès d’elle.

Assis à côté du lit il regarde, immobile, le pauvre corps se plier et se tordre, et les larmes jaillir sous les paupières contractées.

D’une voix enrouée à force de crier, elle ne cesse d’implorer :

— Au secours ! J’ai mal ! Au secours, Vassilia, mon chéri !

D’un geste mesuré et étrangement calme, le père Vassili se prend la tête à deux mains ; elles retombent du même geste tranquille et posé, et de longues mèches de cheveux gris tremblent entre ses doigts.