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LA VIE D’UN POPE

II

Le père Vassili n’était aimé de personne, ni de ses paroissiens, ni de ses subordonnés.

À l’église, il s’acquittait mal et pauvrement de son office ; sa voix sèche et sans ampleur ânonnait dans les lectures ; à certains moments, il précipitait ses mots au point de dérouter le diacre ; à d’autres, il lambinait sans motif.

Bien qu’il ne fût pas cupide, sa façon d’accueillir l’argent et les offrandes était si gauche qu’on le croyait intéressé et qu’on en riait à sa barbe. Et comme, de plus, on le savait très malheureux dans sa vie privée, tout le monde aux environs le tenait à l’é-