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LA VIE D’UN POPE

— Je crois !

Le cri de sa prière, lancé comme un défi, se perdit sans écho dans l’immensité du ciel et des champs ; et de nouveau, avec passion, comme pour persuader ou pour avertir, il répéta :

— Je crois !

De retour à la maison, il entreprit encore une fois de reconstruire, grain de sable sur grain de sable, sa fourmilière détruite ; il assista à la traite des vaches, peigna lui-même les longs cheveux rêches de Nastia et, malgré l’heure tardive, fit dix verstes, pour aller consulter le médecin du canton sur la maladie de sa femme.

Le médecin lui remit des gouttes dans une fiole.