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LA VIE D’UN POPE

Alors, elle venait à son mari, posait une main glacée sur son épaule et répétait indéfiniment sa vaine demande :

— Vassia, dis, Vassia ?

— Quoi, ma chérie ? répondait le père Vassili, humble et navré, et, de ses doigts tremblants, aux ongles incultes et souillés de terre, il lissait doucement les cheveux en désordre.

Elle était encore jeune et jolie, et sur la soutane usée du prêtre sa main, lourde et blanche, reposait comme une main de marbre.

— Qu’y a-t-il, chérie ? Veux-tu boire un peu de thé ? Tu n’as pas encore bu.

— Vassia, dis, Vassia ? implorait-elle encore, et, sa main découragée abandonnant l’épaule, elle poursuivait ses recherches, toujours fiévreuse et plus impatiente.

La maison avec ses chambres en désordre une fois explorée, elle allait au jardin, du jardin à la cour, pour s’en revenir encore à la maison. Cependant, le soleil montait toujours dans le ciel ; à travers les arbres, la