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— Me voici. C’est toi, Werner ?…
On se regardait ; on évitait de se tourner du côté où, silencieuses et terriblement expressives, se balançaient les lanternes. À gauche, la forêt clairsemée semblait s’éclaircir encore. Et au delà, c’étaient de vastes plaines grises, d’où venait un vent humide.
— C’est la mer, dit Serge en humant les souffles. C’est la mer…
Moussia répondit par les vers de la chanson :
— « Mon amour vaste comme la mer ».
— Que dis-tu, Moussia ?
— « Les rives de la vie ne peuvent contenir
Mon amour vaste comme la mer ».
— « Mon amour vaste comme la mer », répéta pensivement Serge.
— « Mon amour vaste comme la mer », reprit Werner.
Et soudain il s’étonna :
— Moussia, ma petite Moussia, que tu es encore jeune !