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— Il y en a un autre qui va avec vous !

Werner s’étonna :

— Qui va où ? Ah ! oui ! Encore un ! Qui est-ce ?

Le soldat garda le silence. En effet, dans un angle obscur se pelotonnait quelque chose de petit, d’immobile, mais qui vivait ; un œil ouvert brilla sous un rayon oblique de la lanterne. En s’asseyant, Werner frôla un genou de son pied.

— Pardon, camarade !

On ne lui répondit pas. Ce fut seulement quand la voiture se mit en marche que l’homme lui demanda, en hésitant, en mauvais russe :

— Qui êtes-vous ?

— Je m’appelle Werner, condamné à la pendaison pour attentat contre XX… Et vous ?

— Je suis Ianson… Il ne faut pas me pendre…

Avant deux heures, ils seraient face à face avec le grand mystère jusque-là indéchiffré ; avant deux heures, ils sortiraient de la vie