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devait siéger six mois à Grenoble, et les six autres à Saint-Marcellin. C’est la Chambre de l’Édit que M. Brun-Durand a si bien fait connaître.

À partir de cette époque, Eustache Piedmont donne un grand nombre de détails secondaires qui seront utilisés dans une monographie plus complète.

1589. — Alphonse d’Ornano, colonel des Corses, fait à Saint-Marcellin son principal séjour. Henri IV, dans ses lettres patentes de 1606, accorde à la ville et aux habitants un marché et deux nouvelles foires, « en considération de la fidélité et affection qu’ils ont tousjours portée au bien de son service, lors même que son lieutenant général au pays de Dauphiné n’y put trouver aulcune autre assurée retraite que ledit lieu. »

Le 13 septembre, d’Ornano conclut avec Lesdiguières « une union et ligue en vertu de laquelle ils promettent et jurent de s’entresecourir l’un et l’autre, de toutes les forces et moyens qui sont et seront en leurs pouvoirs. »[1]

1595. — Baptême en grande pompe du fils du sieur de la Motte de Cognin[2].

Au commencement de juillet, le duc de Nemours envoie sommer Saint-Marcellin « de luy rendre obéissance, autrement qu’il le mettroit à feu et à sang. » Ce chef, au dire de Chorier, avait formé le plan d’une monarchie « sur lequel travailloient incessamment son ambition et son courage. » La possession de la ville devait, à ses yeux, favoriser ses desseins.

D’abord, il cherche à la surprendre avec 1 200 cavaliers espagnols et italiens, survivants de Pontcharra ; mais, au bruit de l’arrivée de Lesdiguières, vingt-cinq ou trente gendarmes d’Alphonse d’Ornano mettent en fuite la troupe de Nemours qui, resté seul avec quelques officiers, se retire dans Tullins. Le lendemain, ses soldats rassurés repren-

  1. Videl.
  2. Piedmont, Mémoires, ii, 41-42. — Chorier II, 749.