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On sait que le comte Aimar finit par se soumettre et prêta hommage au Dauphin[1].

Après le transport de la province à la couronne de France, Louis XI organisa des armées permanentes ; toutefois, le vibailli de Saint-Marcellin conserva le droit de convoquer le ban et l’arrière-ban.

Le même prince, encore Dauphin, apprenant l’arrivée de Charles VII, convoqua la noblesse du Bas-Dauphiné et des comtés de Valentinois et Diois, pour lui prêter assistance. Plusieurs gentilshommes refusèrent d’obéir, « ne croyant pas que refuser de s’armer contre le roi fût une désobéissance criminelle ; » mais le Dauphin réitéra ses ordres et fit saisir les rebelles. « La ville de Saint-Marcellin fut leur lieu d’assemblée, et le bastard d’Armagnac, mareschal de France, leur chef[2]. »

Charles VII avait institué, en 1448, les francs archers ou francs taupins, ainsi appelés à cause de leur exemption de tout impôt ; on en prenait un par 60 maisons. Toute la province en fournit d’abord 2,200, puis 500 seulement[3].

Le 9 février 1482, les consuls de Saint-Marcellin traitaient avec Port dit Ginet et Decus dit Tiffeyne, qui s’obligeaient à servir dans les armées du roi, pendant six ans, pour les habitants de la ville, sous le titre de francs archers. Ils devaient se rendre au premier appel et partout où ils seraient mandés. Chacun d’eux recevait tous les ans 20 florins, s’il servait, dont une moitié payable au départ et l’autre moitié au retour, ou, en cas de mort, à ses héritiers. Jusqu’à leur réception par le capitaine, les deux engagés devaient marcher à leurs frais, accompagnés d’un consul. Les armes et l’habillement leur étaient fournis par la ville ; mais ils les rendaient au retour, en nature ou en argent, les remplaçant en cas de perte[4].

  1. Chorier, Histoire de Dauphiné, II, 280.
  2. Chorier, Histoire de Dauphiné, II, 455.
  3. A. du Rivail, De Allobrogibus, p. 521.
  4. Cartulaire