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Son nom lui vient de saint Marcellin, évêque d’Embrun, au IVe siècle, qui avait sa fête chômée au bailliage, le 20 avril.

Lorsque, en 1101, Guigues Didier, héritier de Jocelyn, tira de l’abbaye de Montmajour-lès-Arles des religieux bénédictins pour garder les reliques de saint Antoine et l’église construite en son honneur à la Motte-Saint-Didier, le pape et l’archevêque de Vienne approuvèrent la prise de possession des religieux et leur donnèrent les églises de Saint-Marcellin et de Saint-Hilaire[1].

On ne trouve pas dans les historiens de la province de plus ancienne mention de Saint-Marcellin.

Sa première église, consacrée le 19 mars 1119, par Guy de Bourgogne, devenu pape sous le nom de Calixte II, fut détruite au commencement du XVe siècle, d’après une transaction intervenue entre l’abbé de Saint-Antoine et les consuls de Saint-Marcellin, et remplacée par l’église actuelle[2].

Comment les Dauphins ou comtes d’Albon furent-ils attirés dans le bourg naissant ? Par la beauté du site et par le voisinage de Beauvoir, où Béatrix, veuve de Guigues, se retira (1270), et où son mari et le dauphin André « avaient fait leur plus ordinaire séjour. »

Mais le véritable créateur de Saint-Marcellin paraît être Humbert II, qui le dota d’établissements et de priviléges recherchés autrefois.

« La justice, dit Montesquieu, est la première dette de la souveraineté, » aussi les Dauphins songèrent-ils à placer dans cette ville une cour importante.

Le 22 février 1337, Humbert II choisit pour ses conseillers spéciaux : Guillaume (Mitte), abbé de Saint-Antoine ; Humbert de la Baume, commandeur de Saint-Paul-lès-Romans ; Nicolas Constans, Bertrand Eustache,

  1. Stylus curiæ majoris Viennesii, p. 103. — Collombet, Histoire de la sainte église de Vienne, II, 9.
  2. Cartulaire de Saint-Marcellin, fol. 43.