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pour les individus ; mais je proteste contre l’absence de traditions historiques à Saint-Marcellin.

Au point de vue de la justice et des franchises locales, le lecteur est déjà pleinement édifié ; au point de vue militaire, Saint-Marcellin a joué un rôle pendant les guerres du XVIe siècle. Il a eu pour fondateur Humbert II, qui céda le Dauphiné à la France, et que le président Valbonnais a regardé comme un grand prince ; il a vu naître des magistrats et des diplomates du nom de Lagrange et de Déageant ; il a vécu dans le calme et l’aisance pendant plusieurs siècles : quelles traditions historiques peuvent donc manquer à sa gloire ?

Quelques détails, comme pièces à l’appui, vont confirmer ma thèse.

§ 1. Administration municipale.

D’après les libertés de la ville, les bourgeois de Saint-Marcellin pouvaient élire chaque année quatre syndics, consuls ou procureurs pour gérer leurs affaires communes. Cependant, on ne trouve, de 1460 à 1561, que deux consuls et deux ou trois conseillers de ville.

Il serait facile de donner la liste des consuls de la cité pendant plus d’un siècle, si nous en faisions ici l’histoire complète. Quelques remarques suffiront à notre objet.

Les élections avaient lieu le 24 juin de chaque année, dans une assemblée des chefs de famille, en pleine place, sous la présidence du châtelain ou représentant des Dauphins. Deux ou trois oppositions à peine sont indiquées dans le Cartulaire, de 1460 à 1600.

En 1549, Guillaume Laucedat et Ennemond Périer furent « tout d’une voix » élus consuls. Mais Didier Court ayant fait remarquer que la coutume était « d’havoir un homme de mestier pour le second consul, » Laucedat seul accepta ses fonctions, et Périer répondit « que quand l’on l’eliroit comme ses predecesseurs avoient esté eslus, il accepteroit, car ses prédécesseurs ne furent jamais